Eternal sunshine of the spotless mind, un film réalisé par Michel Gondry : portrait de couple
Effrayant procédé que celui mis au point par le Docteur Mierzwiak : effacer de la mémoire d’un patient tous les souvenirs se rapportant à une personne (voire à un animal de compagnie !) qui, pour une raison ou une autre, est source de souffrances.
Une dernière fois, les souvenirs défilent dans le cerveau trituré par l’invention infernale, sans qu’il soit possible d’en retenir le moindre fragment. C’est l’expérience amère que s’impose Joel (joué par Jim Carrey) dans le film Eternal sunshine of the spotless mind réalisé par Michel Gondry.
Les souvenirs que Joel voit s’éteindre un à un, implacablement, sont ceux de sa relation, sur le déclin, avec Clementine (Kate Winslet.) S’il a entrepris cette démarche auprès du Docteur Mierzwiak, c’est que, du jour au lendemain, Clementine semblait ne plus le connaître, amourachée d’un godelureau.
À mesure qu’ils s’évanouissent, ces souvenirs faits de bonheurs modestes mais authentiques, de disputes, de banalités du quotidien, intiment à Joel de mettre à l’abri une bribe de sa vie passée avec Clementine. Pour que tout soit de nouveau possible à son réveil.
Débordant d’inventions visuelles et narratives, sublimé par le jeu de Kate Winslet et Jim Carrey, Eternal sunshine of the spotless mind est un remarquable travail sur la mémoire émotionnelle, ainsi qu’un sensible portrait croisé de couple.